Quand le soutien d'une amie est le dernier rempart du désespoir

Messages : 8 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Bourg - Savoie

Sarah Elisabeth avait fui un moment l'obscurité de Viviers pour rendre visite à Luisa. On lui interdisait le chevet de son époux et le peu de nouvelles qu'on lui apportait écorchait un peu plus son cœur à chaque fois. Si elle restait sur place, elle allait devenir folle à n'en pas douter. Sa vie depuis de longues semaines se limitait depuis son retour des champs de bataille entre ses charges d'ambassadrice et de héraut et de longues soirées silencieuses assise dans le salon désespérément vide de leur domaine.

Elle avait cependant croisé Luisa à Bourg et promis de lui rendre visite. Cette sortie de ses habitudes lui permettrait peut être de retrouver un peu de sérénité. C'est donc à cheval qu'elle avait fait le chemin pour sentir la vie autour d'elle et se sortir de cette ambiance mortifère qui terrassait la jeune épousée qui tremblait de devenir veuve si jeune.

Bonjorn, pourriez vous faire annoncer à son Altesse Luisa que sa cousine la Baronne Sarah Elisabeth est arrivée?

Messages : 326 Date d'inscription : 27/12/2011

Depuis qu'elle avait quitté Bourg, Luisa avait toujours une part d'inquiétude pour son amie et cousine nouvellement Savoyarde. Pétillante au début de leurs retrouvailles, celle-ci avait soudainement affichée la tristesse qui se devait d'accompagner la lettre qu'elle venait de recevoir. Luisa avait été d'autant plus touchée de l'affaire du fait qu'elle commençait seulement à connaître et à apprécier son cousin, et c'est tout naturellement qu'elle avait proposé à Sarah de venir la voir rapidement pour éviter la solitude qui ne pouvait qu'être mauvaise compagnie dans de telles circonstances.

La concentration était à son comble dans la chambre rose du château d'Hayange. Dix doigts, une aiguille, du fil et beaucoup de tissus. Voilà ce qui occupait le temps et l'esprit de la jeune princesse depuis plusieurs jours : la couture.
Elle laissa échapper un grognement lorsqu'on vint frapper à la porte, mais finit par poser son ouvrage pour accueillir la nouvelle qui lui arracha un "hiiiiiiiiiii" aigu.

Saut du lit, dévalage d'escaliers et course à l'entrée. Une seconde de pause pour se recoiffer un minimum, histoire d'avoir l'air de...quelque chose, un souffle accompagné d'un sourire, et elle était parée pour recevoir sa cousine.

Mon amie !

Une fois n'étant pas coutume, Luisa n'eut aucune gêne à prendre la jeune femme dans ses bras. À peine plus âgée qu'elle, déjà mariée, et déjà sur le chemin de l'abandon. De quoi donner envie de grandir...

Que je suis contente ! Le voyage s'est bien passé ? Comment es-tu venue ? Et comment te sens-tu ?

Messages : 8 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Bourg - Savoie

Mon amie !

Sarah réceptionna le colis qui déboulait dans ses bras dans un souffle un peu coupé de surprise. Mais déjà Luisa se laissait emporter dans son débit de paroles pour prendre de ses nouvelles. Elle attendit que la tirade arrive à son bout et que son amie se calme quelques secondes pour lui répondre avec ce ton calme et un peu monocorde qu'elle affichait ses derniers temps pour ne pas se laisser au vague à l'âme qui la submergeait depuis plusieurs jours.

Le voyage s'est bien passé dans l'ensemble. J'ai chevauché depuis ce matin très tôt pour arriver avant la nuit et ne pas avoir à passer la nuit en lieu inconnu. Je pense que ma camériste va s'affoler en trouvant mon mot prévenant de ma présence icelieu mais tu avais raison, j'avais plus que besoin de m'éloigner un peu pour réaliser tout ce qui m'arrive ces derniers temps. Je crois que je vais devenir folle à attendre des nouvelles qui ne viennent pas... J'espère que ma présence ne dérangera pas tes parents ou tes frères.

Messages : 326 Date d'inscription : 27/12/2011

Un secouement de tête devant la bêtise des derniers propos de Sarah.

Bien sûr que non, tu ne déranges personne ici, tu le sais bien ! Maman a dit qu'elle serait contente que tu viennes, d'ailleurs.
Combien de temps pourras-tu rester ? Faut-il qu'on te prépare une chambre ? Je vais demander à ce que ce soit fait.
En attendant, que penses-tu d'aller faire un tour dans les jardins ? Il fait si beau, vraiment !

Et sans attendre, elle lui attrapa le bras pour l'emmener aux jardins, gardant enfin le silence pour lui laisser l'occasion de répondre.