Depuis qu'elle avait quitté Bourg, Luisa avait toujours une part d'inquiétude pour son amie et cousine nouvellement Savoyarde. Pétillante au début de leurs retrouvailles, celle-ci avait soudainement affichée la tristesse qui se devait d'accompagner la lettre qu'elle venait de recevoir. Luisa avait été d'autant plus touchée de l'affaire du fait qu'elle commençait seulement à connaître et à apprécier son cousin, et c'est tout naturellement qu'elle avait proposé à Sarah de venir la voir rapidement pour éviter la solitude qui ne pouvait qu'être mauvaise compagnie dans de telles circonstances.
La concentration était à son comble dans la chambre rose du château d'Hayange. Dix doigts, une aiguille, du fil et beaucoup de tissus. Voilà ce qui occupait le temps et l'esprit de la jeune princesse depuis plusieurs jours : la couture.
Elle laissa échapper un grognement lorsqu'on vint frapper à la porte, mais finit par poser son ouvrage pour accueillir la nouvelle qui lui arracha un "hiiiiiiiiiii" aigu.
Saut du lit, dévalage d'escaliers et course à l'entrée. Une seconde de pause pour se recoiffer un minimum, histoire d'avoir l'air de...quelque chose, un souffle accompagné d'un sourire, et elle était parée pour recevoir sa cousine.
Mon amie !
Une fois n'étant pas coutume, Luisa n'eut aucune gêne à prendre la jeune femme dans ses bras. À peine plus âgée qu'elle, déjà mariée, et déjà sur le chemin de l'abandon. De quoi donner envie de grandir...
Que je suis contente ! Le voyage s'est bien passé ? Comment es-tu venue ? Et comment te sens-tu ?